Notre regard sur les cycles menstruels
Par le passé, que ce soit en Grèce antique, en Inde, en Afrique, les menstruations étaient vues comme l’opportunité de célébrer un nouveau cycle, comme un processus de régénération. Des rituels célébraient ce renouveau, tout comme la puberté, la fin du 4ème trimestre de grossesse, la ménopause… Lors de chacune de ces étapes, les femmes étaient entourées de leurs mères, de leurs sœurs.
En occident, les règles ont depuis longtemps une connotation négative :
- Considérées comme impures, en lien avec des croyances désuètes, elles ont élevé des générations de femmes dans l’idée que les règles étaient, sinon sales et honteuses, du moins un phénomène dont on ne parle pas, ou seulement entre femmes. Un phénomène qui ne doit pas se voir.
- Ou simplement étouffées par notre volonté de tout contrôler aujourd’hui, pour répondre aux dictats de notre vie moderne : on se doit d’être lisse, fraîche, linéaire, et surtout toujours jeune et au top ! On se doit de montrer que l’on est aussi performante qu’un homme. Donc on apprécie que la médecine nous permette de faire taire nos cycles, de les faire disparaître.
Heureusement, la parole se libère, et les tabous tombent. J’espère que d’ici quelques années, il sera évident pour chaque femme qu’il n’est pas normal d’avoir mal pendant ses règles et que parler de ses règles ou aller aux toilettes sans cacher ses protections au creux de sa main sera la norme.
Pourquoi sommes-nous cycliques ? À quoi servent les règles ?
Depuis la nuit des temps, la moitié des humains de notre planète perdent du sang à chaque « lune ». Environ 450 fois au cours de sa vie, le corps d’une femme va se préparer à accueillir un nouvel être. Les règles sont directement liées à l’utérus, qui se transforme au fil des 4 phases du cycle. Mais l’utérus n’est pas le seul organe impacté par les cycles : les variations hormonales influencent également la température basale, les seins, la peau, les systèmes digestif, circulatoire… Elles impactent notre concentration, nos émotions, notre sensibilité à notre environnement…
Cette condition, nous la partageons avec 84 espèces animales. Mais notre évolution nous la fait vivre différemment, parce que nous pensons, parce qu’une bonne partie de notre vie ne consiste pas seulement à dormir, manger pour subsister et nous reproduire. Nous pensons, nous créons, nous jugeons, nous endossons de multiples rôles. Nous avons également trouvé des moyens de tricher…
Depuis quelques dizaines d’années, pour la moitié des humains des pays développés de notre planète, il y a le choix. Le choix de mettre ce cycle sous silence. Où est le mal me direz-vous ? Il n’y a pas de mal. C’est un choix personnel, que toute femme peut faire en son âme et conscience. Mais que l’on ait bloqué son cycle, ou que l’on ne se soit jamais penché sur tout ce qu’il implique, il peut être intéressant de réapprendre à se connecter à cette nature cyclique.
5 raisons de vous reconnecter à votre nature cyclique
1. Redécouvrir, comprendre et obtenir des réponses
Comprendre comment votre corps fonctionne, ce qui se joue chaque mois, permet de savoir ce qui est « normal », ce qui ne l’est pas :
Est-ce normal d’avoir des maux de tête, de la diarrhée, des douleurs lancinantes dans le ventre ou les lombaires ?
Est-ce normal d’avoir moral qui fait le yoyo, d’être à fleur de peau ou déprimée ?
Quelle quantité de sang peut être jugée trop abondante ?
Est-ce normal d’avoir des cycles très irréguliers ? de nouveaux phénomènes qui apparaissent ?
2. Ne plus vous battre
Savoir comment agir sur les manifestations gênantes et apprendre à vous adapter : anticiper, programmer vos activités différemment pour répondre aux besoins de votre organisme et vous sentir en harmonie.
Observer et comprendre comment VOUS fonctionnez.
Ne plus voir arriver vos règles chaque mois avec lassitude, ou la peur au ventre. Apprendre à être à l’écoute de votre ressenti.
3. Prendre soin de votre santé
De nombreux troubles menstruels peuvent être en lien avec le fonctionnement de votre foie, la santé de votre intestin, de l’inflammation, votre glycémie, votre thyroïde, vos neurotransmetteurs, votre niveau de stress…
Il est possible d’agir sur ces manifestations en modifiant votre hygiène de vie, en adaptant votre alimentation à certains moments du cycle, en apprenant à gérer votre stress et vos émotions.
Les cycles deviennent alors un indicateur de votre bonne santé.
4. Vous sentir plus alignée, plus forte
Vous forcer à vous comporter de façon linéaire, à exiger chaque jour la même performance de votre organisme est une bataille exténuante. Ce qui fait votre différence en tant que femme ne devrait pas être considéré comme une faiblesse !
Bien souvent, les injonctions viennent de nos pensées avant de venir de la société. Lorsque l’on apprend à se connaître, à adapter son rythme, on devient plus alignée, et plus forte.
5. Transmettre
Dans la communication autour de notre féminité, il est également question de transmission. Plus on comprendra notre nature cyclique, plus en sera en mesure d’aider nos filles, nos sœurs, nos mères. Ouvrir le dialogue, participer à changer ce regard sur cet aspect si central pour la moitié des humains de cette planète.
Remettez vos cycles au cœur de votre vie !
Vous l’aurez compris, il y a beaucoup à gagner : les troubles menstruels sont avant tout un signal d’alarme, votre organisme qui crie que quelque chose ne va pas. Pourquoi ne pas écouter le messager, plutôt que de lui couper la tête ? Au-delà de soulager une gêne, ce peut être l’opportunité de cheminer vers un mieux-être global : une meilleure digestion, un métabolisme équilibré, une meilleure vitalité. Mentalement, mais émotionnellement aussi, avec une meilleure connaissance de vous, un respect de vos besoins, une connexion à vos émotions et à vos cycles.
Ce sujet vous intéresse ? Vous vous posez des questions sur votre contraception, sur les changements que vous ressentez en vous ? Ou vous souhaitez aider votre fille de faire ses choix ? N’hésitez pas à visiter ⇲le programme de mes ateliers ou à ⇲me contacter.
J’espère que cet article vous aura éclairée.
N’hésitez pas à le commenter, ou à me poser vos questions